Finalisation d’une piste de recherche

Création du typogramme

Création du typogramme du festival en s’inspirant de l’architecture lilloise. Ici, avec les encadrements de fenêtres et plus précisément les colonnes de ces derniers.

Le résultat était trop classique, à l’opposé des valeurs et de l’aspect technologique du festival. La suppression des chapiteaux et la réduction des bases m’ont amené à ne conserver que les fûts, créant des caractères se rapprochant d’une typographie « inline » rappelant la gravure et n’étant pas adapté au festival non plus. J’ai donc décidé de continuer dans l’inspiration architecturale, mais cette fois en m’inspirant des arches de fenêtres très présentes dans l’architecture lilloise et étant même un style à part entière : le style lillois à arcures.

Cela m’a permis de concevoir une typographie plus souple, intégrant des arrondis marqués que l’on retrouve notamment dans les lettres comme le v, le f ou le l.
Ces formes donnent du caractère à la typographie, tout en évoquant plus subtilement l’univers architectural.

Pour évoquer le côté projection du festival, j’ai d’abord utilisé le mode de fusion « produit » dans les zones où les traverses et les fûts se croisent, créant une superposition colorée. Après plusieurs discussions, j’en ai retiré que cela évoquait le papier découpé, une pratique un peu trop manuelle par rapport au festival. J’ai donc opté pour un dégradé qui évoque plus le côté projection lumineuse.

Identité visuelle

Pour ce qui est de la palette de couleurs, j’ai opté pour des tons très saturés et lumineux, en référence directe aux projections colorées du mapping. On retrouve du bleu, qui évoque le côté technologique ; du violet, lié à la créativité ; et du rose, qui apporte une touche onirique. Le bleu nuit qui est utilisé pour les fonds vient quant à lui rappeler la période de la journée durant laquelle se déroule le festival.

La typographie d’accompagnement DIN 2014 est une linéale, idéale pour sa lisibilité si elle était amenée à être projetée et possédant des courbes marquées, ce qui rappelle bien ma typographie sur mesure pour le festival.

Affiches

J’ai décidé de continuer à travailler sur l’axe de l’anamorphose. Pour moi, c’est un procédé qui incarne parfaitement l’esprit du vidéo mapping. En effet, le principe même du mapping consiste à projeter des images en 2D sur des volumes en 3D. Et selon l’angle depuis lequel on regarde, la perception de l’image peut complètement changer. C’est exactement ce jeu de point de vue et de lecture partielle que permet l’anamorphose.

J’ai donc réalisé de nombreux essais photographiques, en testant l’anamorphose sur différents supports. Contrairement à mes recherches précédentes, je me suis éloignée du mur de briques, car même si ce clin d’œil régional était intéressant, il nuisait à la lisibilité de la forme projetée.

Ces recherches m’ont amené à produire des affiches exploitant cette illusion d’optique. J’ai décliné plusieurs variations autour de la projection du pictogramme, en explorant les notions d’angle, de déformation et de perspective. L’idée était de retranscrire graphiquement la logique du mapping, où l’image projetée se transforme en fonction du relief et du point de vue.

Dans certaines versions, j’ai intégré une anamorphose oblique, inspirée du célèbre tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune. J’ai donc imaginé une affiche que l’on découvre différemment selon la façon dont on la tient ou la regarde. Le but était de susciter à la fois de l’interaction et une surprise visuelle : sous la plupart des angles, le pictogramme est déformé, presque abstrait mais si l’on trouve la bonne position, il se recompose et devient lisible.

J’ai choisi cette affiche car la projection du pictogramme crée une composition dynamique. De plus, le fait qu’il soit projeté sur des escaliers renforce cette référence architecturale et apporte de la profondeur à l’image.

Pour l’animation de l’affiche, j’ai tenté de retranscrire cette idée de projection.

Signalétique

La signalétique du festival s’inscrit elle aussi dans la logique de l’anamorphose. Tout au long du parcours, j’ai imaginé des repères graphiques installés à chaque angle de rue, conçus de manière à être lisibles depuis un point de vue précis, c’est-à-dire celui qu’adopte naturellement le visiteur en suivant l’itinéraire.

Cela signifie que lorsqu’on emprunte la rue prévue dans le parcours, l’indication suivante apparaît parfaitement lisible. En revanche, si l’on arrive depuis une rue parallèle, cette même indication semble déformée, presque abstraite. Cette approche rend la déambulation plus ludique tout en renforçant l’identité visuelle du festival.

Teaser

Pour le teaser, j’ai décidé de faire des plans sur les bâtiments emblématiques de Lille, ceux qui accueillent habituellement les projections. En effet, le pictogramme se retrouverait devant les différents bâtiments du parcours quelques jours avant l’évènement afin d’inciter les passants à porter une attention nouvelle à leur environnement, et amorcerait de façon symbolique le changement de regard que propose le mapping tout en l’annonçant.

On y voit le signe du festival d’abord de façon déformé ou abstraite, puis il retrouve sa lisibilité à mesure que la caméra se déplace, mimant cette recherche de point de vue propre à l’anamorphose. Le teaser se conclut par l’apparition du logo, suivie des informations pratiques du festival.